top of page

Les pavés de mémoire pour six membres de la famille PIORO

Les six pavés de mémoires ont été placés devant le numéro 3 de la rue d’Accolay à Bruxelles en l’honneur de la famille Pioro, déportée lors de la Seconde Guerre mondiale. Ils ont été placés le 3 août 2010 sous la commande de Maurice Pioro. Inaugurés officiellement le 5 mars 2012, ces six pavés sont dédiés aux parents du commanditaire: Abram et Golda, ainsi qu’à ses quatre frères et sœurs : Léa, Marie, Salomon et Jacob.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les pavés de mémoire sont formés d’un carré de dix centimètres de côté recouvert d’une couche de laiton. On y grave le nom d’une victime de la Shoah ainsi que sa destinée. Dans ce cas-ci, cinq des six victimes ont été arrêtées le 12 septembre 1942 pour être internées à Malines. Ils ont ensuite été déportés à Auschwitz où ils sont morts le 17 septembre 1942, soit cinq jours après leur arrestation. Léa Pioro a-t-elle arrêté un mois plus tôt, le 15 août 1942 et est morte deux jours plus tard à Auschwitz. Les pavés sont la plupart du temps insérés dans le trottoir, devant la maison où habitaient les victimes concernées. Ces pavés sont créés par l’artiste berlinois, né en 1947, Gunter Demnig. En 2014, il existait 110 pavés de mémoires ou Stolpersteine pour son créateur en Belgique. On peut ainsi en trouver dans plusieurs pays d’Europe comme en France, en Autriche ou en Italie entre autres. Le pays qui en accueille le plus est, et de loin, l’Allemagne avec plus de 17 000 Stolpersteine.     Ces pierres sont une idée originale de Gunter Demnig. Les premiers pavés sont posés dans les rues de Cologne en 1995 puis à Berlin en 1996. Au fur et à mesure du temps, Demnig obtient les autorisations des villes et les Stolpersteine se propagent dans les pays limitrophes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les pavés sont posés dans un but bien précis et réfléchi par leur créateur. Elles sont légèrement surélevées par rapport au niveau du trottoir et provoquent donc une sensation différente pour le marcheur qui attire donc l’attention de celui-ci sur le pavé. Le pavé a simplement pour but de faire réfléchir le marcheur et lui remémorer le souvenir des centaines de milliers de déportés de la Seconde Guerre mondiale. Même si ce cas-ci concerne des juifs, les pierres commémorent tous les déportés, quelle qu’en soit la cause (homosexualité, handicap...). Le rapport au présent est donc ténu pour ce genre de pierre commémoratrice. Elles nous rappellent à un souvenir personnel, mais qui peut se partager et qui est commun à l’Europe entière. En ce sens, même si, dans ce cas-ci, les pavés sont identifiés à la mémoire juive, les pavés s’adressent à toutes les victimes de la déportation. Nous sommes donc devant un monument s’adressant à deux types de mémoire paradoxaux. D’un côté, une mémoire individuelle qui nous rappelle certaines victimes en particulier, mais d’un autre côté, ces victimes nous plonge dans la mémoire d’un drame collectif qui a chamboulé le monde entier.

La valorisation du site se veut la plus minimaliste possible. En effet, il n’y a rien d’autre que le pavé. Ni plaque explicative, ni site internet, ni signalisation ou infrastructure particulière n’entoure le pavé de mémoire. En ce sens, beaucoup d’améliorations pourraient être faites. Néanmoins, au vu du concept minimaliste voulu par le créateur des pavés, on ne peut réfuter que l’objectif sobre de ces pierres soit atteint: faire réfléchir les passants, sans pour autant expliquer ou moraliser. Ces pierres ont le simple but de raviver la mémoire. Aussi, il apparaît comme peu recommander de charger ce site d’infrastructures ou d’une mise en valeur importante: la simplicité de la pierre étant sa meilleure valorisation.

Innaugurés le 5 mars 2012,  ces pavés commémoratifs se situent sur le trotoire au niveau du numéro 3 de la Rue d'Accolay et mettent à l'honneur la mémoire de la famille Pioro.

bottom of page